Dans le cadre de la sensibilisation aux Days of Action at the University of Alberta, la bibliothèque a invité Heather Ritz, assistante sociale communautaire auprès de Wellness Supports à partager ses réflexions ainsi que des ressources à explorer à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre.
Prendre soin de soi
Je vis dans une maison de location et le fait d’avoir un jardin me manque beaucoup. Cet été, je me suis donc lancée dans le jardinage en pot. J’ai récolté des concombres, des courgettes, des tomates, des haricots, des poivrons et des herbes aromatiques qui ont agrémenté mon assiette tout l’été. Au départ, je voulais faire pousser trois plantes de concombre dans le même pot alors j’ai fait quelques calculs rapides et, techniquement, le pot était assez grand pour les trois. Par contre, je savais que j’exigeais beaucoup de ces plantes en leur donnant une quantité limitée de terre et d’éléments nutritifs pour bien pousser. C’est ainsi qu’avec beaucoup de soins nécessaires notamment, l’ajout de fumier au sol, l’apport régulier d’engrais et la surveillance assidue des niveaux d’eau que ces plantes ont généreusement donné du fruit. En m’occupant de ces concombres, j’ai commencé à réfléchir au bien-être et à la santé mentale dans le contexte universitaire, qui exige souvent beaucoup de ses membres, qu’il s’agisse d’étudiants, d’enseignants ou de membres du personnel.
Faire face aux demandes extérieures
J’aime travailler dans un environnement où les gens poussent les limites et se consacrent à la poursuite de leur passion. Cependant, la difficulté réside dans le fait que prendre le temps de s’occuper de sa santé mentale et de son bien-être peut sembler en contradiction avec les exigences professionnelles. J’ai régulièrement des conversations avec des personnes qui considèrent que prendre soin de soi est un oxymore (il est aussi important d’avoir une réflexion critique sur le changement des structures qui déshumanisent et contribuent au mal-être). Présentement, je réfléchis à la manière dont nous pourrions nous prendre en charge – et nous soutenir les uns les autres – pour faire les choses difficiles que nous croyons devoir faire. Comment pouvons-nous atteindre nos objectifs tout en nous épanouissant en tant qu’êtres humains ?
Prendre soin de soi et de sa santé mentale
Bien sûr, la façon de prendre soin de sa santé mentale est différente pour chaque personne, en fonction du contexte et des circonstances que nous vivons, y compris si une maladie mentale a été diagnostiquée ou non. J’ai eu la joie de travailler sur Happiness Reflected, un projet collaboratif qui présente les œuvres créatives des membres de l’Université de l’Alberta. Dans un épisode récent du podcast, Vidya, une étudiante, parle de son dessin qui reflète son expérience de prendre soin de soi en tant que personne ayant reçu un diagnostic de bipolarité. Je vous encourage à l’écouter car ce qui m’a frappé, c’est que nous ayons ou non un diagnostic de maladie mentale, nous méritons tous de jouir d’une santé mentale épanouie. Cela peut prendre du temps et nécessiter d’essayer différentes approches, mais lorsque nous prenons le temps d’apprendre à nous connaître, nous apprenons ce dont nous avons besoin pour prendre soin de notre santé mentale. Nous disposons tous de moyens différents pour y parvenir.
Ne nous contentons pas seulement de reconnaître qu’il y a plusieurs manières de prendre soin de notre santé mentale mais soyons à l’écoute afin de comprendre la diversité de nos expériences et de nos besoins. Sydney, une étudiante de mon équipe, et moi-même avons réexaminé ce à quoi peuvent ressembler des pratiques significatives pour prendre soin de soi. Inspirée par le livre Real Self Care du Dr. Pooja Lakshmin, Sydney travaille sur un projet avec un groupe d’étudiants qui explore comment l’articulation de nos objectifs et de nos valeurs fait une différence quand il s’agit de prendre soin de soi. J’ai été invitée à leur groupe pour écouter leurs objectifs et leurs valeurs, ce qui m’a aidée à développer une compréhension plus nuancée de leur bien-être. Écouter afin de comprendre les différentes priorités des uns et des autres, nous permet de prendre des mesures de soutien significatives pour la santé mentale d’autres personnes.
L’un des thèmes qui est ressorti du projet de comment prendre soin de soi de Sydney est de faire preuve de compassion envers soi-même et non de rechercher la perfection. Et bien que la perfection soit synonyme d’excellence, j’interprète ces deux termes de manière très différente. Contrairement à la perfection, l’excellence peut inclure nos limites humaines – c’est la compassion envers soi-même en action. Lorsque j’intègre la compassion dans la manière dont je poursuis mes propres objectifs, j’ai plus de chances de me considérer comme un être humain avant tout, qui fait de son mieux pour continuer à grandir. Et je sais que pour faire de mon mieux, j’ai besoin de prendre soin de moi.
Je pense que prendre soin de la santé mentale est un effort communautaire. Pour moi, en tant que membre et leader sur notre campus, cela implique une volonté de savoir comment les gens se portent et de travailler pour promouvoir des environnements qui nous permettent d’être humains d’abord et de soutenir les gens dans la poursuite de leurs objectifs. À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, quelle action significative est importante pour vous, afin de promouvoir une santé mentale positive en tant que communauté ?
Suggestions pour une exploration plus approfondie :
- Loisirs et bien-être à la bibliothèque
- Des idées anti-stress tirées des rayons de la bibliothèque
- Campus Saint-Jean ressources de bien être et santé mentale
- Lisez le récit de Sydney sur son exploration de l’autosoin.(en anglais) [link to come]
- Écoutez le balado “Happiness Reflected ” (Le bonheur réfléchi), disponible sur Aviary ou sur la plupart des plateformes de baladodiffusion.
- Étudier la santé mentale à partir des résultats de cette recherche en bibliothèque
Cet article a été traduit par Linda Gisenya. The original English version can be read here.
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